November 23, 2021
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Le Cap de l’ancien Mr Normandie
Normands du monde : l’Afrique du sud de l’ancien Mr Normandie devenu viticulteur
Vingt six ans d’aventures et de belles expériences. Voici la synthèse des dernières années de la vie de Christophe Durand. Un résumé rapide et pourtant si proche de la vérité.
Pour ce Calvadosien de 54 ans, la belle histoire d’amour avec l’Afrique du Sud a commencé en 1989, à la fin de l’apartheid. Après les élections de Monsieur Normandie et Mr France, Christophe décroche avec les quelques parfums, montre et autres cadeaux, un contrat de six mois au Cap dans une agence de mannequin. « À partir de là, ma vie n’allait plus jamais être la même. »
Le jeune mannequin quitte son travail chez Britanny ferries et prend une année sabbatique « pour vivre à fond cette aventure » et finalement tomber amoureux de ce pays.
LE MONDE EN UNE SEULE RÉGION
Dès son arrivée, Christophe est bluffé par la « beauté du pays, ses différents paysages surtout autour du Cap, entre mer et montagne, désert et forêts sans oublier les nombreuses vignes. Ce n’est pas rien pour que l’on appelle la province du Cap, un monde en une seule région… » Il apprend également à apprécier la gentillesse et la chaleur des Sud-Africains. « Ils adorent la France et les Français, mais sont, en général, curieux de tout. Il ne faut pas oublier qu’après la chute de l’apartheid, ils avaient tout à découvrir et beaucoup de retard à rattraper. Ils sont fous de sport, accros de bonne bouffe et de bons vins, tant de plaisirs qui ne sont meilleurs que partagés et c’est grâce à cela que l’on crée beaucoup de liens. »
De retour en France, il n’a qu’une hâte : retourner vivre là-bas. D’autant qu’entre-temps, il est devenu papa d’une petite Ameena, dont la maman, rencontrée Outre-Manche est… Sud-Africaine. Séparé d’elle, en janvier 1995, il plaque tout et débarque là-bas avec pour seuls bagages, une valise et quelques économies devant lui permettre de se payer l’hôtel durant un mois.
Du haut de son maigre pactole, mais plein de motivation et surtout sans a priori, ce qui selon lui l’a beaucoup aidé à s’implanter, Christophe se lance dans le monde du travail. De serveur dans des restaurants, il utilisera son expérience en arts martiaux pour décrocher un contrat de garde du corps jusqu’à cette belle rencontre avec un tonnelier français qui cherchait un agent en Afrique du Sud pour y vendre ses produits. « La vie est faite d’opportunités qu’il faut savoir saisir. Je n’y connaissais rien en vin mais je me suis découvert une passion folle et elle ne m’a plus jamais quitté. »
A fréquenter des viticulteurs toute la journée, l’ancien mannequin se lance alors à corps perdu dans les traités de vinification et finit par acheter quelques parcelles de vignes au Cap. Les premières de son futur domaine, Les vins d’Orrance, en référence au patronyme d’un de ses ancêtres. Autodidacte complet, le viticulteur fait aujourd’hui référence dans le domaine de la viticulture sud-africaine et ses vins ont acquis une certaine notoriété, même à travers le monde puisque Christophe exporte dans près d’une quinzaine de pays à ce jour, dont la France bien sûr.
« Une de mes fiertés a été quand le prince Albert de Monaco a commandé mes vins pour son mariage avec la belle Charlène, une Sud-Africaine. Mais la plus grande et émouvante reste quand mes parents me disent à quel point ils sont fier de moi, surtout que je suis parti de rien… » Une ascension rendue possible par les facilités offertes aux expatriés par l’Afrique du Sud et par cette « french touch » tant recherchée, qui jour après jour, aide les vins du pays à se placer dans le haut du panier.
Vendanges, vinification, vente, exportation, Christophe est très pris mais il trouve toujours du temps pour profiter de sa terre d’adoption et de sa météo si agréable. « Dès que le temps nous le permet, nous allons sur la côte ouest, à une heure de route du Cap, près de la mer avec des plages de sable blanc à perte de vue. » À deux heures d’avion du Cap, il y a également la région de Durban et ses collines verdoyantes, d’où est originaire l’épouse de Christophe, Sabrina, avec qui il a une deuxième fille, Anaïs.
Aujourd’hui, son cœur est partagé entre l’Afrique du Sud, son pays d’adoption et la France. Après avoir ouvert en plein centre-ville de Cape Town, une winery avec salle de vente et dégustation, ils ouvert un restaurant/bar à vins du monde entier. « Un projet unique ici. Avec ça l’Afrique du Sud risque de devoir encore me supporter de nombreuses années ! ».
AURÉLIE WOLFF