Rencontre avec Christophe Durand ….Dorrance wines

Rencontre avec… Christophe Durand de Dorrance Wines !

Christophe Durand s’est installé en Afrique du Sud au milieu des années 90. Au fil de ses rencontres avec de nombreux viticulteurs, il s’est pris lui de passion et a commencé à produire des vins de manière autodidacte. Rencontre :

Vous êtes d’origine du Calvados et cela fait plus de 20 ans que vous êtes installé en Afrique du Sud. Qu’est-ce qui vous a attiré au départ dans ce pays et comment en êtes-vous venu à produire vos premiers vins ?

En effet j’ai grandi dans un petit village au bord de mer à 15 kilomètres de Caen. Mes parents buvaient très peu de vin et c’est donc très tard, vers l’âge de 20 ans  que j’ai commencé à m’y intéresser. Surtout après avoir dégusté un excellent Château Latour 1958. C’était un cadeau de mariage que mes parents avaient reçus et n’avaient jamais osé boire !

L’Afrique du Sud fut un coup de foudre immédiat. J’ai découvert ce magnifique pays pour la première fois en 1989. Je fus aussitôt séduit par la diversité des paysages, les mélanges de cultures et la joie de vivre. Il y avait une sensation de liberté que je n’avais jamais connue auparavant. Ce n’est qu’en 1995 que je m’y installe pour y vivre. Vivant de petits boulots les deux premières années, j’ai eu la chance d’y rencontrer des Bourguignons qui cherchaient un agent sur place pour vendre leurs barriques. J’ai saisi cette belle opportunité pour entrer dans le monde des vins Sud-Africains en y créant une société d’import de fûts qui existe toujours. A force de rencontrer des viticulteurs, ils ont réussi facilement à me transmettre leur passion pour le vin.

 < Complètement  autodidacte, ayant pour seuls repères mon palais et un peu d’intuition, j’ai eu la possibilité de cultiver une belle vigne de Syrah dans région de Stellenbosch.

En 2004, j’ai rencontré Claude Gilois  [consultant Valade & Transandine depuis 2011], un sacré personnage à qui je dois beaucoup.

C’est lui qui m’a poussé à approfondir mes recherches pour des terroirs d’exception, qui m’a guidé dans mes approches, dans mon style et qui m’a convaincu que j’étais sur la bonne route. >>

La région du Cap est réputée pour ses différentes zones de production.  Vers quels endroits vous êtes-vous dirigé pour produire vos 3 cuvées ?

Ces trois cuvées représentent  10 hectares pour une production de 30 000 bouteilles par an. Issues de vigne en fermage, sélectionnées pour leur terroir, exposition et climat différents.

Notre Syrah Cuvée Ameena est issue de deux vignes de 26 ans. L’une dans la région du Swartland avec un climat très chaud et sans aucune irrigation, l’autre dans la région d’Elgin, plus tempérée et fraîche près de l’océan.Le Chardonnay Cuvée Anaïs vient également de deux vignes l’une de 22 ans dans la région de Franschhoek, l’autre de la région d’Elgin, toute les deux sur des sols de calcaire. Seul notre Chenin est issu d’un seul vignoble de 41 ans situé dans le Swartland. Cette vigne, qui pousse sur un sol de granite décomposé, est plantée en gobelet.

Je recherche constamment la minéralité, les belles expressions de fruits avec toujours de l’élégance, ce qui correspond à l’identité de mes vins.

En tant que vendeur de barriques, l’élevage doit avoir pour vous une importance significative. Quels soins apportez-vous lors du vieillissement ?

Distribuer des barriques m’a permis mieux quiconque de comprendre assez tôt l’importance de l’élevage. Ce qui est primordial, c’est d’avoir des bois de bonnes provenances, de France pour ne pas la citer, et qui soient bien travaillés. Je suis un adepte des fermentations et malos en fûts de chêne avec des élevages plus ou moins longs en fonction des cépages et des structures de vins. Au fil des années, j’ai également opté pour des chauffes longues et légères afin de respecter le fruit et j’ai allongé les élevages sur ma Syrah jusqu’a 24 mois.

Vous voyagez beaucoup et revenez régulièrement en France ce qui vous permet d’avoir un œil extérieur sur la production sud-africaine. Comment voyez-vous son évolution ?

Depuis une dizaine d’années, il y a de plus en plus de producteurs qui démontrent que ce pays a un terroir parfait pour l’élaboration de grands vins. Il y a une dynamique, qui est aujourd’hui reconnue dans le monde, pour proposer des vins de qualité. Un réel travail est réalisé pour trouver l’adéquation parfaite entre le choix de cépages en fonction des terroirs. L’Afrique du Sud est un vieux pays producteur bénéficiant d’une jeunesse viticole tournée vers l’avenir !